mardi 18 décembre 2012

Sprint final - 2012

Phantom Run 24 km – 17 novembre 2012

4/76 - 1:55:51
Joseph Gray
Joseph Gray. Champion américain de course en montagne, sur 50 km et au Xterra. Pour une raison qui m’est inconnue, notre surhomme est sur la ligne de départ du Phantom Run en cette belle matinée d’automne. Je l’ai croisé pendant mon réchauffement. Grand, élancé, ses jambes m’arrivent à peu près à mi-torse. On sait tous qu’il va gagner, c’est quand même excitant d’avoir la chance de le côtoyer. Aussi de la partie, Nathan Barrett, gagnant du Knee Knacker, et Carl Reilly, 1er au Hallow’s Eve 21 km. Ça en sera pas une facile…

Le départ est à tombeau ouvert. La preuve : je parcours les deux premiers km en 3 :46 et 3 :30, des temps que je peux difficilement tenir sur une track. J’ai décidé de courir côte à côte avec Gray, juste pour voir. Après 2 km, je décide que c’est préférable pour ma santé de ralentir un peu. Je me trouve au 5e rang, derrière Reilly et Nick Sunderland. Ma stratégie : me tenir pas loin derrière, et attendre que l’un des deux abdique. Rapidement, Sunderland s’essouffle, et je sais que je m’en débarrasserai dans la longue montée sur Homestead. Ce que je ne savais pas c’est Reilly s’y trouverait aussi.



Je croyais qu’il aurait décampé, mais non, il est là. Tout comme au Hallow’s Eve, me voilà derrière lui et sa foulée longue et régulière. Je l’attrape presque pendant la montée, et au Aid Station j’ai à peine 10 secondes de retard. Si je peux rester avec lui pendant les 6 km de Varley Trail et Cedar Mills, je me le farcis dans la section technique de Lynn Loop. Le requin en moi renifle l’odeur du sang. Après 4 km, il est toujours dans ma mire. Et c’est là que ça se corse. Si j’ai une faiblesse, c’est bien l’estomac. Chaque fois que je voyage à l’extérieur du pays, je reviens amaigri. Et quand je pousse trop fort, c’est là que ça flanche. J’en aurai pour 3 km à m’en remettre, où je perdrai environ 90 secondes. Quand tout rentre dans l’ordre, il est trop tard. Je dois donc me contenter de la 4e position. Mais au moins je sais qu’il est à ma portée, l’an prochain j’aurai bien une autre chance.
Jo Gray fracasse le record du parcours par 5 minutes, et Barrett termine 2e.

Gunner Shaw (Victoria) - 24 novembre 2012
13/356 39:22

Le Gunner Shaw, c’est un classique, à mon avis. Le parcours, plus cross country que course en sentiers, est rapide, excitant, avec une belle section de single track. L’évènement est très prisé, et attire des centaines de participants autour de Thetis Lake. La particularité? L’eau. Des étangs de plusieurs dizaines, voire centaines, de pieds ponctuent cette balade d’un peu plus de 9 km. Impossibles de les éviter, ils vous arrivent parfois à mi-jambes. Et cerise sur le sundae, la finale se fait dans le lac, belle façon de nettoyer toute la boue accumulée pendant la course.
Je me souviens de mon 1er Gunner Shaw, avec les Lions Gate Road Runners. Au départ, l’organisateur expliquait : « Ce que vous allez vivre aujourd’hui, ce n’est pas une course, c’est une expérience. Faites deux nœuds dans vos lacets, sinon vous risquez fort de perdre un soulier. » Et il avait raison! À l’époque, des vétérans du club m’avaient invité à courir à Thetis Lake. Cette année, c’est à mon tour de partager l’expérience alors que mon pote Cendrix et ma pouliche (voir blogue précédent) Marie-Josée sont de la partie. Pour Cendrix, qui a peu pratiqué sur sentiers cette année, ce sera un bon test. Et pour Marie-Josée, ben c’est une première sur trails. Il y a un début à tout J

Cendrix et moi avons un bon réchauffement, avec étirements dynamiques, jogging, sprints, côtes… Je me sens bien. Malheureusement, une pause de 10 minutes avant le départ viendra nous refroidir un peu. Ici, les premiers 2 km sont toujours à pleine vitesse, alors qu’on s’élance sur une route asphaltée et en pente. Cette année ne fera pas exception, et après 10 minutes, je n’ai toujours pas respiré (du moins, c’est l’impression que j’ai!).
Je tarde à trouver mon rythme et la 1re moitié de parcours est pénible. Je cours assez bien pour me glisser dans le top 15, mais je n’arrive pas à reprendre mon souffle. Dans une courte descente, je glisse et tombe, sans dommage. Puis mon corps s’adapte à l’effort, et je cours finalement sans douleur. Les derniers kilomètres filent, agréables, mélange d’eau, de boue et de gravier. Je termine 13e, comme l’an passé, par contre je suis un peu plus rapide. Un peu décevant comme résultat, par contre quel parcours!

Cendrix y va d’un bel effort et termine facilement sous les 45 minutes (44 :07). Marie-Josée, de son côté, fait beaucoup mieux que ce qu’elle espérait et franchit la ligne d’arrivée en 59 :28. Il est maintenant temps pour un autre classique : la bière après-course au 6 Mile Pub J


Deception Pass 25 km - 9 décembre 2-12

2/152 2:01:05
Dernier effort en 2012, 25 km sur les sentiers de Deception Pass State Park, près d'Anacortes, dans l'État de Washington. J'ai pu avoir un avant-gout du parcours la journée d'avant, alors que je me suis permis une demi-heure de repérage. Sentiers moins techniques qu'à Vancouver,  beaucoup de single track, ça me rappelle Squamish. La surface est aussi moins dure, bonne nouvelle pour mon pied, et j'entrevois des downhills plus rapides qu'a l'accoutumée.

152 coureurs se pointent le matin de la course pour le 25 km, alors que 86 iront pour un second tour et se taperont 50 km. Gary Robbins est là, tout comme Hozumi Nakai, deux ultra marathoniens de Vancouver. Robbins, complètement rétabli de ses blessures (deux fractures du pied), remportera l'épreuve (3:57:26), et Hoz terminera 9e. 
Un peu chaotique en ce beau matin de décembre. Personne ne sait d'où s'effectuera le départ. Finalement, ce sera du stationnement! Je me sens bien, malgré un rhume et une légère blessure au genou gauche que je me suis bêtement infligée la veille. Le départ beaucoup moins agressif que d'habitude, je m'installe en 4e place et évalue la situation. Deux types se lancent en avant, je les laisse aller et je porte mon attention sur celui qui me précède. Les sentiers sont superbes, et que dire de la traversée du pont, plusieurs dizaines de mètres au-dessus de l'eau qui se déverse dans l'océan Pacifique. Franchement, ça donne envie de courir plus souvent aux É‑U.

Après environ 8 km, j'ai le sentiment que je suis légèrement plus rapide que Graham (3e place), je le dépasse. Le jeune homme me collera aux bottes pour 14 km, et j'aurai besoin d'une longue montée pour m'en débarrasser. Pendant la poursuite, on a dépassé un coureur, nous sommes donc maintenant respectivement 2 et 3e. Graham a perdu de son enthousiasme après cette dernière montée, je termine donc second, environ 45 secondes devant lui.
J'ai eu une expérience inoubliable à Deception Pass. Le paysage à couper le souffle, le directeur de la course, James, et sa série de courses, Rainshadow Running, le parcours, tout m'encourage à courir plus fréquemment chez nos voisins du Sud. L’année 2013 promet d'être excitante!

Ben


 

 

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