samedi 9 février 2013

Les chouchous du trail runner

On entend souvent que la beauté de courir, c’est l’accessibilité, la pureté, le fait qu’on peut pratiquer ce sport partout et en tout temps, simplement en enfilant une paire d’espadrilles. Ç’a du vrai. Beaucoup de vrai. Ce qui est vrai aussi, c’est qu’on a parfois besoin d’un coup de pouce. Parce que notre horaire nous oblige à courir avant l’aube, parce que l’hiver frappe et que les conditions changent, parce que le volume d’entraînement augmente et qu’une paire de souliers n’est simplement plus assez. Une sortie de 3 h en forêt dans l’hiver vancouvérois demande plus de préparation qu’un 5 km autour du bloc. Logique, mais quand même, ça m’a pris un bout de temps à comprendre. Voici donc mon kit du p’tit trail runner qui court en hiver à l’heure des poules.

Fore Runner 410 : Quand j’ai décidé de m’entraîner sous la tutelle de Jen Segger, j’ai dû me faire à l’idée : Faut que je me serve des chiffres. En fait elle ne m’a pas donné le choix. J’ai dû passer un test de seuil lactique. On s’en est parlé au téléphone, et juste avant de raccrocher, elle m’a dit :
-Oh yeah, don’t forget your heart rate monitor, dude. 

-Of course, que je réponds, l’air d’un gars qui porte un moniteur cardiaque depuis sa tendre enfance. Cinq minutes plus tard, je fouillais Internet à savoir ce dont j’avais besoin.
Donc depuis quelques mois, je la porte presque religieusement. Elle me donne ma vitesse, l’élévation, le rythme cardiaque (essentiel, dans mon programme), la distance. Le moniteur cardiaque a tendance à s’emballer, et parfois mon cœur bat à 230 quand j’attache mes lacets, mais bon, c’est un moindre mal, et ça se replace tout le temps. Les données sont transférables sur Garmin Connect et, comble de joie, sur Strava, où on peut comparer nos performances à celles d’autres coureurs. Attention : ça peut créer une dépendance.

Lampe frontale Petzl NAO : Dans le monde de la lampe frontale, il y a la Petzl NAO, et il y a les autres. Les autres te permettent de voir à dix pieds devant toi et, si t’es chanceux, de ne pas t’estropier. La Petzl NAO te donne l’impression que tu es suivi par un train. Elle offre plusieurs options sur le plan de la luminosité, à vous de choisir ce qui convient le mieux. Qui plus est, la lumière s’ajuste automatiquement si l’éclairage change, par exemple lorsque le soleil se lève. Pas pour rien qu’Ellie Greenwood en fait la promotion.

Gants Nike Lightweight : Résistants au vent et à l’eau, légers, c’est l’idéal pour l’hiver pluvieux qu’on connaît ici, le long du Pacifique. Le bout de l’index est conçu pour pouvoir naviguer sur un IPhone ou un BlackBerry. Génial! Ne me manque qu’un de ces gadgets…

Crampons Microspikes : Au premier abord, ils ont presque l’air trop simplet pour être efficaces. Une structure en caoutchouc avec des petits crampons en forme de triangle, qui s’enfile autour du soulier. J’ai des doutes. Un matin de janvier, je me rends à Grouse Mountain pour deux ascensions de BCMC. 1re montée, je ne me donne pas la peine d’utiliser les crampons, et arrivé au sommet, je peux dire sans exagérer que je suis tombé au moins 20 fois, face première. Un peu… agaçant. 2e essai, chaussé de mes crampons tout neufs : une chute. Faut-tu que j’explicite? À 598 grammes, un must à avoir dans son sac à dos.
Gels maison : Pour les coureurs d’endurance, qui ont besoin de calories pour continuer à avancer, les gels d’énergie sont souvent la solution. Malheureusement, ces petits snacks liquides au goût parfois douteux ne sont pas donnés. Depuis 2 semaines, je conçois mes propres gels. Les recettes abondent sur le Web. Jusqu’à présent, je me contente d’une mixture simple : mélasse, sirop d’agave, sel de mer, café ou matcha. Économique, rapide, efficace.

Bas de compression Compressport : Certaines personnes sont toujours pressées. Moi, je suis toujours compressé. Ouch! À retravailler… J’ai reçu en cadeau des bas de compression pour les mollets, et j’en constate les bénéfices. Les crampes aux mollets qui venaient m’embêter lors des compétitions de plus de 20 km sont choses du passé, et mes longues sorties ne se font plus sans ces bas. Une belle découverte.

Souliers Hoka : Avertissement aux bronzés de la course en sentier, aux Barbies du cross country, aux coquets de la course à relais, aux poupées Lululemon de la tête aux pieds. Ce soulier n’est pas pour vous. Passez au prochain article. Pour reprendre les paroles d’un journaliste célèbre : « Jésus-Marie que c’est laid! » Et force est d’admettre qu’il a raison. Faut vraiment être poussé dans ses derniers retranchements pour en arriver là. Mais c’est là que j’en suis, après 11 mois de plantar fasciitis. Je n’ai plus de fierté, plus d’orgueil, je veux simplement courir sans douleur, me fous bien de quoi j’ai l’air. Au moins je ne suis pas seul. Ma coach en a, pour courir sur route. Karl Meltzer les porte, et il a 35 victoires sur 100 milles à son actif. Rachel McBride, professionnelle de triathlon, n’hésite pas à les utiliser en compétition. Me voilà donc chaussé de ces énormes souliers plateforme, avec mon pote Cendrix derrière moi qui se fout allègrement de ma gueule. En les enfilant, je passe de 5 pieds 8 à 5 pieds 11. Pas désagréable. La sensation est intéressante, l’impact est réduit dans tout le corps, et le downhill est tout à coup beaucoup plus supportable. Envers de la médaille : le soulier est franchement lent, et il y a quelque chose d’inconfortable au bout de la chaussure qui fait que j’ai un ongle d’orteil qui tourne au noir. Question d’ajustement? On verra bien… En attendant, j’ai l’impression que j’ai peut-être trouvé comment courir 100 km par semaine sans me blesser. Et ça, honneur froissé ou pas, ça n’a pas de prix.

Bonne course!

Ben

 

 

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