Fore Runner
410 : Quand j’ai décidé de m’entraîner sous la tutelle de Jen Segger, j’ai
dû me faire à l’idée : Faut que je me serve des chiffres. En fait elle ne
m’a pas donné le choix. J’ai dû passer un test de seuil lactique. On s’en est
parlé au téléphone, et juste avant de raccrocher, elle m’a dit :
-Oh yeah, don’t forget your heart rate monitor, dude.
-Of course,
que je réponds, l’air d’un gars qui porte un moniteur cardiaque depuis sa
tendre enfance. Cinq minutes plus tard, je fouillais Internet à savoir ce dont
j’avais besoin.
Donc depuis
quelques mois, je la porte presque religieusement. Elle me donne ma vitesse, l’élévation,
le rythme cardiaque (essentiel, dans mon programme), la distance. Le moniteur
cardiaque a tendance à s’emballer, et parfois mon cœur bat à 230 quand j’attache
mes lacets, mais bon, c’est un moindre mal, et ça se replace tout le temps. Les
données sont transférables sur Garmin Connect et, comble de joie, sur Strava,
où on peut comparer nos performances à celles d’autres coureurs. Attention :
ça peut créer une dépendance.
Lampe frontale
Petzl NAO : Dans le monde de la lampe frontale, il y a la Petzl NAO, et il
y a les autres. Les autres te permettent de voir à dix pieds devant toi et, si
t’es chanceux, de ne pas t’estropier. La Petzl NAO te donne l’impression que tu
es suivi par un train. Elle offre plusieurs options sur le plan de la
luminosité, à vous de choisir ce qui convient le mieux. Qui plus est, la
lumière s’ajuste automatiquement si l’éclairage change, par exemple lorsque le
soleil se lève. Pas pour rien qu’Ellie Greenwood en fait la promotion.
Gants Nike
Lightweight : Résistants au vent et à l’eau, légers, c’est l’idéal pour l’hiver
pluvieux qu’on connaît ici, le long du Pacifique. Le bout de l’index est conçu
pour pouvoir naviguer sur un IPhone ou un BlackBerry. Génial! Ne me manque qu’un
de ces gadgets…
Crampons
Microspikes : Au premier abord, ils ont presque l’air trop simplet pour
être efficaces. Une structure en caoutchouc avec des petits crampons en forme
de triangle, qui s’enfile autour du soulier. J’ai des doutes. Un matin de
janvier, je me rends à Grouse Mountain pour deux ascensions de BCMC. 1re
montée, je ne me donne pas la peine d’utiliser les crampons, et arrivé au
sommet, je peux dire sans exagérer que je suis tombé au moins 20 fois, face
première. Un peu… agaçant. 2e essai, chaussé de mes crampons tout
neufs : une chute. Faut-tu que j’explicite? À 598 grammes, un must à avoir dans son sac à dos.
Gels maison :
Pour les coureurs d’endurance, qui ont besoin de calories pour continuer à
avancer, les gels d’énergie sont souvent la solution. Malheureusement, ces
petits snacks liquides au goût parfois douteux ne sont pas donnés. Depuis 2
semaines, je conçois mes propres gels. Les recettes abondent sur le Web. Jusqu’à
présent, je me contente d’une mixture simple : mélasse, sirop d’agave, sel
de mer, café ou matcha. Économique, rapide, efficace.Bas de compression Compressport : Certaines personnes sont toujours pressées. Moi, je suis toujours compressé. Ouch! À retravailler… J’ai reçu en cadeau des bas de compression pour les mollets, et j’en constate les bénéfices. Les crampes aux mollets qui venaient m’embêter lors des compétitions de plus de 20 km sont choses du passé, et mes longues sorties ne se font plus sans ces bas. Une belle découverte.
Souliers Hoka : Avertissement aux bronzés de la course en sentier, aux Barbies du cross country, aux coquets de la course à relais, aux poupées Lululemon de la tête aux pieds. Ce soulier n’est pas pour vous. Passez au prochain article. Pour reprendre les paroles d’un journaliste célèbre : « Jésus-Marie que c’est laid! » Et force est d’admettre qu’il a raison. Faut vraiment être poussé dans ses derniers retranchements pour en arriver là. Mais c’est là que j’en suis, après 11 mois de plantar fasciitis. Je n’ai plus de fierté, plus d’orgueil, je veux simplement courir sans douleur, me fous bien de quoi j’ai l’air. Au moins je ne suis pas seul. Ma coach en a, pour courir sur route. Karl Meltzer les porte, et il a 35 victoires sur 100 milles à son actif. Rachel McBride, professionnelle de triathlon, n’hésite pas à les utiliser en compétition. Me voilà donc chaussé de ces énormes souliers plateforme, avec mon pote Cendrix derrière moi qui se fout allègrement de ma gueule. En les enfilant, je passe de 5 pieds 8 à 5 pieds 11. Pas désagréable. La sensation est intéressante, l’impact est réduit dans tout le corps, et le downhill est tout à coup beaucoup plus supportable. Envers de la médaille : le soulier est franchement lent, et il y a quelque chose d’inconfortable au bout de la chaussure qui fait que j’ai un ongle d’orteil qui tourne au noir. Question d’ajustement? On verra bien… En attendant, j’ai l’impression que j’ai peut-être trouvé comment courir 100 km par semaine sans me blesser. Et ça, honneur froissé ou pas, ça n’a pas de prix.
Bonne course!
Ben
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