jeudi 26 février 2015

Du Chili au Mont Grand-Fonds - l'histoire d'une progression


26 février 2014

Punta Arenas, Chili

Après 12 heures dautobus, je m’écrase enfin dans un sofa du Blue House Hostal. Jen profite pour prendre des nouvelles et pour flâner sur Facebook. Sur mon fil de nouvelles, une publicité maccroche : une course à Charlevoix qui se tient en septembre, lUltra-Trail Harricana du Canada. Tiens, tiens, tiens… Ça pourrait être intéressant.

Je nai jamais participé à une course de type trail auparavant. À mon actif, je nai couru que quelques 10 km et trois demi-marathons. Le 28 km semble simposer de façon naturelle, mais le dénivelé de 1000 mètres minquiètecourir 28 km avec 1000 mètres de dénivelé, cest possible? Bah, on verra bien rendu en septembre!

7 juillet 2014

Montréal, Canada

Cest aujourdhui que je débute mon entraînement pour Harricana. Au programme, 12 semaines dentraînement pour développer de nouvelles habiletés : la montée, la descente, le repérage, lanalyse de terrain, la nutrition, lhydratation, etc.

Chaque semaine du programme comporte quatre entraînements : une sortie dintervalle, une sortie de montées, une sortie dendurance fondamentale et une longue sortie en montagne les week-ends. Jai monté mon plan avec plusieurs informations trouvées sur Internet et avec mes expériences de demi-marathons.

13 septembre 2014

Mont Grand-Fonds, Canada
course en sentier Washington state
Louis, au sommet de Goose Rock,
Deception Pass 25 km

Ça y est, cest le grand jour! Je ramasse mon dossard à laccueil et je m’échauffe un peu avant le départ. Dans le peloton, l’énergie est à son paroxysme! Ma fréquence cardiaque augmente et mes jambes ne veulent quune chose : courir! TROIS… « Dans quoi je me suis embarqué ? », DEUX… « 1000 mètres de dénivelé…. 1000 f**cking mètres! », UN.. « Merde, je dois aller pisser! »… CEST PARTI!

Allez! Je m’élance dans la vague de coureurs. Le parcours débute avec une montée de 300 mètres s’étalant sur 2 kilomètres. Avec toute la fébrilité du départ, je memballe et je pars à toute vitesse. Rendu au sommet, je suis à bout de souffle et il me reste encore 26 kilomètres!

Heureusement, après cette montée, jai le droit à un peu de plat, suivi de belles descentes. Japerçois le premier ravitaillement après 8 kilomètres. Je décide de passer tout droit pour gagner quelques minutes.

Au 10e kilomètre, je mengage sur un sentier très étroit et très technique. Probablement la partie la plus difficile du parcours. Il faut être vigilant pour ne pas tomber face première. Cette partie du parcours semble interminable. Une fois sorti du sentier, je passe tout droit devant le second poste de ravitaillement pour mattaquer à la dernière longue montée du parcours, celle de la Montagne noire.

La montée pour se rendre au sommet est graduelle et se déroule en pleine forêt. Bien que la pente me semble moins prononcée, jai de la misère à maintenir le rythme. Jai brûlé toute mon énergie lors de la première monté et je commence à le regretter. Au 20e kilomètre, jarrête au troisième ravitaillement pour mhydrater et jentame la descente de la Montagne noire. Les impacts de chaque foulée se font ressentir de plus en plus et l’énergie est à son plus bas.

Jattaque la dernière section technique du parcours qui se déroule sur un terrain vallonné et assez boueux. Jen profite pour prendre une bonne débarque! Des coureurs sarrêtent pour sassurer que tout va bien. Je me relève et je reprends la route en direction de la ligne darrivée. À quelques mètres de la fin, je suis accueilli avec une pluie dencouragement et je traverse le fil darrivée avec un sourire aux lèvres!

Ma médaille au cou, je me dirige vers le petit poste de ravitaillement pour mhydrater et reprendre des forces. Le « rush » dendorphines embarque rapidement et je me sens tout à coup très léger. La vie ne pourrait pas être plus belle!

13 décembre 2014

Deception Pass State Park, États-Unis

Il est 5 h 30 du matin, je me prépare tranquillement pour ma seconde course de type trail de lannée. Alors que je déjeune, je repense à Harricana et à tout ce que cette course ma permis dapprendre.

1)  Ne pas se laisser emporter par la vague. Lors de la montée du Mont Grand-Fonds, je me suis brûlé dès le début de la course. Une meilleure gestion de mon allure maurait probablement permis de mieux gérer mes réserves d’énergie tout au long de la course.
2)  Profiter des stations de ravitaillement. Jai sauté deux stations de ravitaillement à Harricana dans loptique de sauver quelques secondes/minutes. Au final, je pense que le fait de sarrêter quelques secondes pour shydrater et salimenter maurait probablement permis de refaire mes réserves d’énergie et limpact sur mon temps aurait été minime.
3)  Élaborer une stratégie dhydratation et dalimentation. Probablement la meilleure leçon que jai tirée dHarricana, puisque je navais pas vraiment de stratégie. Je m’étais dit que je boirais de leau quand jaurais soif et que je prendrais un gel lorsque je sentirais mon énergie diminuer. Ce ne fut pas très gagnant

Avec un bon entraînement, jai été en mesure de franchir la ligne darrivée. Cependant, ce type de course nécessite un peu plus dorganisation quune course sur route. Une bonne étude du parcours et lapplication dune stratégie sont essentielles pour être en mesure de bien gérer son énergie et profiter des sentiers. Au final, le plaisir nen est que décuplé !
Louis Deslauriers



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