26 février 2014
Punta Arenas, Chili
Après 12 heures d’autobus, je m’écrase enfin dans un sofa du Blue House
Hostal. J’en
profite pour prendre des nouvelles et pour flâner sur Facebook. Sur mon fil de
nouvelles, une publicité m’accroche : une course à Charlevoix qui se tient en septembre, l’Ultra-Trail Harricana du Canada. Tiens,
tiens, tiens… Ça
pourrait être
intéressant.
Je n’ai jamais participé à une course de type trail auparavant. À mon actif, je n’ai couru que quelques 10 km et trois
demi-marathons. Le 28 km semble s’imposer
de façon naturelle, mais le
dénivelé de 1000 mètres m’inquiète… courir 28 km avec 1000 mètres de dénivelé, c’est possible? Bah, on verra bien rendu en septembre !
7 juillet 2014
Montréal, Canada
C’est aujourd’hui que je débute mon entraînement pour Harricana. Au programme, 12
semaines d’entraînement pour développer de nouvelles habiletés : la montée, la descente, le repérage, l’analyse de terrain, la
nutrition, l’hydratation,
etc.
Chaque semaine du programme comporte quatre
entraînements : une sortie d’intervalle,
une sortie de montées,
une sortie d’endurance fondamentale et une longue sortie en montagne les week-ends. J’ai monté mon plan avec plusieurs informations trouvées sur Internet et avec mes expériences de demi-marathons.
13 septembre 2014
Ça y est, c’est le grand jour ! Je ramasse mon dossard à l’accueil et je m’échauffe un peu avant le départ. Dans le peloton, l’énergie est à son paroxysme ! Ma fréquence cardiaque augmente et mes jambes ne veulent qu’une chose : courir ! TROIS… « Dans quoi je me suis embarqué ? », DEUX… « 1000 mètres de dénivelé…. 1000 f**cking mètres ! », UN….. « Merde, je dois aller pisser ! »… C’EST PARTI !
Allez ! Je m’élance dans la vague de coureurs. Le
parcours débute
avec une montée
de 300 mètres s’étalant sur 2 kilomètres. Avec toute la fébrilité du départ, je m’emballe et je pars à toute vitesse. Rendu au sommet, je suis à bout de souffle et il me reste encore 26
kilomètres !
Heureusement, après cette montée, j’ai le droit à un peu de plat, suivi de belles descentes.
J’aperçois le premier ravitaillement après 8 kilomètres. Je décide de passer tout droit pour gagner
quelques minutes.
Au 10e kilomètre, je m’engage sur un sentier très étroit et très technique. Probablement la partie la
plus difficile du parcours. Il faut être vigilant pour ne pas tomber face première. Cette partie du parcours semble
interminable. Une fois sorti du sentier, je passe tout droit devant le second
poste de ravitaillement pour m’attaquer à la dernière longue montée du parcours, celle de la Montagne noire.
La montée pour se rendre au sommet est graduelle
et se déroule en pleine forêt. Bien que la pente me semble moins
prononcée, j’ai de la misère à maintenir le rythme. J’ai brûlé toute mon énergie lors de la première monté et je commence à le regretter. Au 20e kilomètre, j’arrête au troisième ravitaillement pour m’hydrater et j’entame la descente de la Montagne noire.
Les impacts de chaque foulée se font ressentir de plus en plus et l’énergie est à son plus bas.
J’attaque la dernière section technique du parcours qui se déroule sur un terrain vallonné et assez boueux. J’en profite pour prendre une bonne débarque ! Des coureurs s’arrêtent pour s’assurer que tout va bien. Je me relève et je reprends la route en direction de
la ligne d’arrivée. À quelques mètres de la fin, je suis accueilli avec une
pluie d’encouragement et je
traverse le fil d’arrivée avec un sourire aux lèvres !
Ma médaille au cou, je me dirige vers le petit
poste de ravitaillement pour m’hydrater et reprendre des forces. Le « rush » d’endorphines embarque rapidement et je me sens tout à coup très léger. La vie ne pourrait pas être plus belle !
13 décembre 2014
Deception Pass State Park, États-Unis
Il est 5 h 30 du matin, je me prépare tranquillement pour ma seconde course
de type trail de l’année. Alors que je déjeune, je repense à Harricana et à tout ce que cette course m’a permis d’apprendre.
1) Ne pas se laisser emporter par la vague.
Lors de la montée
du Mont Grand-Fonds, je me suis brûlé dès le début de la course. Une meilleure gestion de
mon allure m’aurait
probablement permis de mieux gérer mes réserves d’énergie
tout au long de la course.
2) Profiter des stations de ravitaillement. J’ai sauté deux stations de ravitaillement à Harricana dans l’optique de sauver quelques
secondes/minutes. Au final, je pense que le fait de s’arrêter quelques secondes pour s’hydrater et s’alimenter m’aurait probablement permis de refaire mes
réserves d’énergie et l’impact sur mon temps aurait été minime.
3) Élaborer une stratégie d’hydratation et d’alimentation. Probablement la meilleure leçon que j’ai tirée d’Harricana, puisque je n’avais pas vraiment de stratégie. Je m’étais dit que je boirais de l’eau quand j’aurais soif et que je prendrais un gel
lorsque je sentirais mon énergie diminuer. Ce ne fut pas très gagnant…
Avec un bon entraînement, j’ai été en mesure de franchir la ligne d’arrivée. Cependant, ce type de course nécessite un peu plus d’organisation qu’une course sur route. Une bonne étude du parcours et l’application d’une stratégie sont essentielles pour être en mesure de bien gérer son énergie et profiter des sentiers. Au final,
le plaisir n’en est
que décuplé !
Louis Deslauriers
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